Zoey Ҩ Peter

« And if you're still breathing, you're the lucky ones.
'Cause most of us are heaving through corrupted lungs. »

ℓa plupart des gens penseraient probablement qu'il est bien triste d'être seul chez soi un vendredi soir. Ce n'était pas le cas de Peter. Non seulement il aimait la solitude, mais en plus il aurait pu aller à cinq soirées différentes, s'il l'avait voulu. Rien de tout ça, Peter avait un rendez-vous. Un rendez-vous qu'il affectionnait tout particulièrement, son rayon de soleil à la fin d'une journée pluvieuse et morne. Zoey. Son centre de gravitation, sa moitié indispensable, sa plus grande richesse, son plus grand bonheur, son plus bel espoir. Elle devait le rejoindre sur Skype, pour une conversation de longueur indéterminée. Seulement voilà, cela faisait bientôt une heure qu'il l'attendait, et normalement lorsqu'elle est en retard, elle le prévient.
Il lui avait déjà envoyé un message, mais il mit finalement son épisode de The Walking Dead en pause pour essayer de l'appeler, sans succès. Une idée lui était venue. C'était la seule chose pouvant le perturber assez pour qu'elle oublie son frère jumeau. Il attendit la fin de l'épisode avant de s'y aventurer, au cas où elle donnerait signe de vie. Il prit sa musique, un gros sweat, des clopes, du crack et un spliff qu'il alluma juste avant de partir. Instinctivement inquiet pour sa soeur, il courrait à travers les petites rues sombres de Chicago. Cela faisait un moment qu'il n'avait pas suivi ce chemin. Ça lui manquait terriblement. Il ne se souciait tellement pas de son joint, tellement il était emporté par sa course et les énormes basses qui lui tapaient la tête, qu'il était déjà presque terminé lorsqu'il fut arrivé, bien qu'il n'ait pas traîné. Quand Peter ne faisait pas attention, il avait tendance à tirer dessus comme un connard. En jouant aux jeux vidéos parfois, il finit ses joints en cinq ou six barres. Sa gorge était insensible, de toute façon.
Une fois arrivé devant le portail émanant d'une profusion de souvenirs, Peter reconnaît le célèbre morceau de Tchaiquelquechose dans l'air. Il tire une dernière taffe sur sa cigarette du bonheur avant d'escalader le portillon. Il s'avança à pas de loup jusqu'à la porte d'entrée, et remarqua que la serrure était cassée. Il était pourtant persuadé que Zoey avait les clés. Silencieusement, il se dirige vers la source musicale. Un gros boom suivi d'un éclat massif le fait sursauter. À travers la porte entre-ouverte, il assiste au spectacle éprouvant d'une Zoey à bout de nerfs. Sa main saigne. Elle souffre, elle pleure et Peter a les larmes aux yeux. Elle improvise un bandage avec le tissu qu'elle a pu trouver. Suppliciant, Peter décide de se redonner un peu de force avant d'aller à sa rencontre. Il prend sa pipe, et craque la moitié d'une dose. Il se sent mieux. Il range le tout dans les poches de son jean trop grand qui lui arrive au milieu des fesses. Il inspire, expire. Il entre, en silence. Zoey vole à nouveau. Pirouettes, sauts, si belle, si gracieuse Zoey ! La voir danser ainsi lui réchauffait le coeur d'une façon terriblement cuisante. Omnibulé, Peter arrête de bouger, il attend qu'elle ouvre les yeux pour le voir. Il ne veut surtout pas déranger un pareil flot de passion. Quand elle le découvre enfin, il s'avance pour la prendre dans les bras. Fort.

« Si tu savais comme j'aime te voir danser. »