Sache que je...

membre Ҩ

(c) productofacreature & meangameofpoliticalchess

Il y a des ombres dans " je t'aime "
Pas que de l'amour, pas que ça
Des traces de temps qui traînent
Y'a du contrat dans ces mots là
(c)Jean-Jacques Goldman

JACK "Mais puisque je vous dis que je n'ai rien !!!!" s'énerva l'inspecteur de police dans l'ambulance qui le conduisait aux services des urgences de l'hôpital le plus proche.

Le match n'était même pas terminé. Son équipe et leurs adversaires venus d'Indianapolis étaient à égalité au début du troisième tiers temps et Jack savait que son équipe avait besoin de lui pour parvenir à arracher la victoire. Il se savait être un joueur très doué et ce n'était pas son égo qui parlait. Dans les moments difficiles, une équipe soudée faisait bien mieux face à la pression et il savait que ses coéquipiers pouvaient sans mal arracher la victoire. Jack ne se souvenait pas exactement de ce qu'il s'était passé mais il ne fallait pas être bien malin pour comprendre qu'il avait dû y avoir une altercation entre lui et un joueur pour qu'il termine avec la tête couverte de sang. Cela faisait partie des risques du métiers comme il se plaisait à dire. Et puis ce n'était ni sa première blessures de guerre ni sa dernière. Le hockey était un sport dangereux (pratiqués par des mâles) où les excès de testostérone amenaient parfois quelques petites altercations où grosso modo chaque coq en présence tâchait de faire valoir qu'il avait le plus beau plumage.

En l'occurrence ce soir là, Jack avait voulu se faire médiateur et séparer deux joueurs qui commençaient à se tâter les mâchoires à coups de poing. En tentant de séparer les deux hommes et de ramener son ami au calme, Jack n'avait pas eu le temps de voir qu'il était déjà trop tard et qu'une mini bagarre venait d'éclater. Les casques et les gants volèrent, les crosses se firent volantes ou furent abandonnées sur la glace. Jack prit un coup de crosse et sonné par le choc s'effondra sur la glace en voyant trente-six chandelles alors que la sécurité de la patinoire arrivait en renfort pour mettre fin à la bagarre. Il perdit connaissances quelques minutes et lorsqu'il rouvrit les yeux, il était sur le brancard de l'ambulance qui avait été amené pour lui.

JACK"Allez soyez sympa, ramenez-moi là-bas, je vous paierai un coup pour le dérangement"

Les ambulanciers commençaient à perdre patience et ne s'évertuaient même plus à lui demander de se tenir tranquille. L'ambulance arriva enfin au Cook County pour le plus grand bonheur des ambulanciers et le plus grand malheur de Jack.

« Bataille générale à un match de hockey. » Emmelyn releva la tête de son magazine. La soirée avait été trop calme. Désertique, même. Ça ne pouvait pas durer. « Combien ? » « Un. » La jeune femme éclata de rire. « Grave ? » « Il ne veut pas venir aux urgences, d’après ce que j’ai compris, il soudoie les ambulanciers pour qu’ils le ramènent là bas. » Emmelyn leva les yeux au ciel. « Chouette, un emmerdeur. » Les infirmières éclatèrent de rire. Le médecin attacha ses cheveux, se dirigeant vers la salle de soins, quand elle entendit son nom. Elle se retourna, voyant une infirmière qui gesticulait dans tous les sens. Elle haussa les épaules, ne comprenant pas ce que cette dernière disait. Pendant plusieurs minutes qui lui parurent une éternité, elle regarda sa collègue s’agiter dans tous les sens avant de comprendre. Jack. Emmelyn se sentit piquer un fard et se mit à paniquer. Elle regarda discrètement, maudissant le policier de débarquer pile le jour où elle ne pourrait pas l’éviter parce que, à part un joueur de hockey qui n’avait sans doute rien puisqu’il était encore capable de râler, il n’y avait personne d’autre. Elle soupira mais ne le vit nulle part. Avant d’entendre sa voix, et de réaliser que c’était lui, le fameux joueur de hockey râleur et réfractaire. Si ça, ce n’était pas de la poisse intersidérale. Mais au-delà de tout cela, elle sentit une panique sourde l’envahir. Il avait la tempe en sang. Emmelyn prit une grande inspiration, luttant contre l’envie d’aller chercher un autre médecin. Un interne, plus exactement. Mais ils avaient leur examen la semaine suivante et elle les laissait réviser tant qu’elle n’avait pas besoin d’eux. Et elle n’avait pas besoin d’eux. Ne pouvant plus reculer, elle prit des gants et les enfila tout en pénétrant dans la salle d’examen. Si elle n’en menait pas large, Jack, quant à lui, semblait plutôt détendu. Rien que pour cela, elle le maudit sur une bonne centaine de générations de ses descendants. Il ne lui avait rien fait qu’être présent, pourtant elle était passablement énervée contre lui, sans trop savoir pourquoi. Ce qui ne l’empêcha toutefois pas d’être douce avec lui lorsqu’elle l’examina. Quand bien même, elle ne savait pas être autrement avec ses patients. Et Jack était bien plus que cela à ses yeux. « Est-ce que… » Elle se racla la gorge. « Est-ce que tu te souviens de ce qui s’est passé ? » lui demanda t’elle tout recousant la légère plaie de son cuir chevelu. Ce n’était pas méchant mais sur la tête, une plaie saignait toujours abondamment. Elle acheva son travail et retira ses gants. Elle allait devoir lui passer un scanner pour être certaine que tout allait bien. Et le garder en observation toute la nuit. La jeune femme déglutit. Cette fois ci, elle ne pourrait pas y couper. S’il voulait parler, elle n’aurait pas le choix.

membre Ҩ

(c) productofacreature & meangameofpoliticalchess

Il y a des ombres dans " je t'aime "
Pas que de l'amour, pas que ça
Des traces de temps qui traînent
Y'a du contrat dans ces mots là
(c)Jean-Jacques Goldman

Jack continua de pester à son entrée aux urgences. Les éléments se liguaient contre lui et il atterrit dans une salle de soin où il ne tarda pas à voir un médecin venir pour soigner le grand blessé qu'il était. Il ne lui fallut pas cinq secondes pour reconnaître qui avait eu le bonheur de le tirer au sort ce soir là. Et comme par un heureux hasard, ce n'était autre que le Docteur O'Byrne.

JACK"Tiens Docteur O'Byrne ! Quelle bonne surprise !" lança-t-il de manière joyeuse "On ne s'est pas planqué cette fois ?"

L'inspecteur de police avait une certaine sorte rancœur envers le médecin. Il avait des sentiments pour elle et il savait que c'était réciproque. Jack avait encore bien en tête leur dernière rencontre, l'échange d'un baiser et des révélations qui signifiaient plus qu'un simple échange de salive pour déstresser. Le policier avait beau eu faire pour revoir Emmelyn, la belle avait toujours trouvé le moyen de filer à l'anglaise quand il arrivait. Cela le tuait qu'elle l'évite ainsi sans la moindre explication. Jack s'était posé pas mal de questions sur ses actes, son comportement afin de trouver une raison qui aurait pu susciter une telle réaction de la part du médecin mais il n'avait rien trouvé au point qu'il en avait conclut que le problème ne venait pas de lui. Il avait dû passer un peu plus de trois mois maintenant depuis leur dernière véritable entrevue et Jack n'arrivait pas à se sortir cette femme de la tête.

Aussi bien pendant l'examen que lorsqu'elle s'amusa à recoudre sa plaie Jack se laissa faire. Il avait déjà vu la brune à l’œuvre avec ses patients et il n'avait guère envie de la pousser à faire usage de ses tours machiavéliques de médecin. Quand elle lui demanda s'il se souvenait de ce qu'il s'était passé il se fit un devoir de saisir la perche qu'elle lui tendait.

JACK"Oh ben tu penses ! Tu m'as dit que tu avais eu "si" peur que je sois le flic blessé que tu t'es jeté dans mes bras et que tu m'as embrassé comment dirais-je... Avec passion ?"

Peu lui importait si ce qu'il lui disait lui faisait piquer un fard et la mettait mal à l'aise. Comment devait-il se sentir lui ? Si au moins, elle avait eu des mots qui auraient coupé court à leur éventuelle future relation, il aurait pris le râteau et n'aurait pas insisté. Jack avait beau avoir du charme et en jouer, il n'était pas non plus un harceleur qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour capturer sa proie et la faire sienne le temps d'une nuit. Ce genre de comportement ne l'intéressait plus maintenant.

JACK"C'est bon, je peux y aller ?" demanda-t-il lorsqu'il vit la jeune femme écrire sur une chemise.

Puisqu'il était indésirable à sa vue, l'inspecteur n'avait pas l'intention de s'imposer. Il n'avait pas envie de passer la nuit ici et bien qu'il paraisse calme, il souffrait d'être en la présence d'Emmelyn et que leur relation soit comme elle l'était.

« Très amusant, vraiment. » railla t’elle. Même si elle devait bien avouer qu’il avait raison. Elle se cachait, au sens propre du terme. Elle ne voulait pas le voir, mais il n’avait rien fait de mal, loin de là. C’était elle le problème. Elle essayait de se persuader de tout un tas de choses pour justifier le fait qu’elle ne voulait prétendument pas le voir. La vérité étant tout autre. Elle avait tout simplement peur. De tomber amoureuse de lui, en sachant au fond que c’était déjà le cas. Rester de marbre face à lui était donc d’autant plus difficile, et c’était pour cela qu’elle ne prenait pas de risque. « Tu es injuste. » lâcha t’elle froidement. Non, c’était même le contraire mais elle était bien trop fière pour l’avouer. Et comme il l’a si bien mentionné, elle l’avait embrassé passionnément. Parce qu’elle le voulait ce jour là et le voulait encore aujourd’hui. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle réagissait comme ça. Elle n’avait jamais eu le cœur brisé. En réalité, elle ne s’était jamais réellement attachée à un homme. Jack était le premier et elle se sentait perdue. Elle n’était pourtant plus une enfant, encore moins une adolescente en proie à ses premiers émois amoureux. Non, elle n’était rien de cela et pourtant, elle ne pouvait pas lui avouer tout ce qu’elle ressentait. Elle attrapa son dossier, notant certaines choses et mentionnant les examens encore à faire. Lorsqu’il lui demanda s’il pouvait partir, elle secoua la tête. « Certainement pas, mon grand. Tu as fait une chute, cogné ta tête et perdu connaissance. Je te garde en observation pour la nuit. C’est la procédure. » répondit elle avec un sourire en fermant la chemise. S’il était bien une personne en ce bas monde avec qui elle ne prendrait pas le moindre risque, c’était lui. Même si clairement il n’aurait qu’une bosse, une plaie et une sacrée migraine. Elle reposa le dossier puis attrapa un tabouret et s’assit à côté du lit. Elle ne savait pas par où commencer. Elle voulait lui dire de dormir, qu’elle resterait près lui, mais elle avait envie de voir ses beaux yeux bleus, même s’ils reflétaient la colère qu’il éprouvait à son égard. « Je sais que je n’ai pas bien agi avec toi… » Emmelyn se mordit la lèvre. « Je n’ai pas vraiment d’excuse. C’est juste que je ne savais pas quoi faire. » Elle n’osait pas le regarder et croiser son regard. « Tu es exaspérant, vraiment. Le pire emmerdeur que j’ai jamais rencontré, et pourtant Dieu sait que j’en croise aux urgences. Mais tu es aussi… Craquant, et adorable… » Emmelyn se sentit rougir jusqu’à la racine des cheveux. Elle n’aurait jamais pensé aller aussi loin dans ses aveux. Jack Logan était un sacré flic pour qu’elle parle sans qu’il n’ait besoin de poser la moindre question. « Et tu m’as sauvé la vie… » Prise d’une impulsion soudaine, elle se pencha vers lui, déposant un baiser sur sa tempe rescapée du combat de hockey.

membre Ҩ

(c) productofacreature & meangameofpoliticalchess

Il y a des ombres dans " je t'aime "
Pas que de l'amour, pas que ça
Des traces de temps qui traînent
Y'a du contrat dans ces mots là
(c)Jean-Jacques Goldman

L'inspecteur leva les yeux au ciel lorsque son médecin l'informa qu'il devait rester en observation pour la nuit. Voilà qui n'arrangeait pas ses affaires. Lui qui pensait s'en tirer à bon compte et rapidement... Et puis affronter Emmelyn sur son terrain de jeu n'était pas en sa faveur. Il finit par soupirer. Le policier n'avait pas l'intention de rester dans cet hôpital. Jack souhaitait aller retrouver ses coéquipiers, prendre une douche, enlever son équipement et profiter de la nuit qui allait s'offrir à lui.

JACK"Tu sais, les procédures et moi..."

Jack ne disait pas tout à fait la vérité. Dans le cadre de son travail il était soumis à de nombreuses procédures qu'il se devait de respecter. On n'improvise pas avec la loi et cela ne lui posait pas plus de problème que cela. Mais en dehors de son travail, les procédures administratives ne représentaient à ses yeux qu'une perte de temps monstrueuses. Mais à l'hôpital il savait qu'il y avait moyen de contourner la règle et le policier avait bien l'intention de le faire. Ce n'était pas sa première blessure de guerre, il savait comment la système fonctionnait. Il n'aurait qu'à signer un papier et jouer la personne concernée quand son médecin lui ferait des remontrances et lui déconseillerait fortement de faire cela. Loué soit l'Amérique, le client est roi.

Puis Emmelyn eut un comportement bizarre. Elle prit le temps de discuter avec lui et le policier se ravisa. Sa demande de libération pouvait bien attendre un peu. Il avait la chance de pouvoir discuter avec elle, cela faisait bien trois mois qu'il en crevait d'envie alors Jack n'allait pas cracher dessus. Il fut content qu'elle lui avoue s'être mal comportée et il comprit que sa meilleure défense dans ses cas là était la fuite. Le policier n'était pas comme elle, au contraire lui il attaquait mais il pouvait comprendre Emmelyn. Au fur et à mesure de ses confidences, il vit la gêne s'emparer de son visage. Jack ne put s'empêcher de la trouver mignonne en voyant ses joues anormalement roses. L'inspecteur avait peut-être vu juste à son sujet. L'espoir était peut-être permis mais le policier se souvînt de la dernière fois où il y avait cru. Du coup, même s'il accueillait ses explications à bras ouverts et sa mini-déclaration de réciprocité de sentiments.

JACK"Et après ça, je suppose que je ne te revoie plus pendant six mois c'est ça ?" demanda le policier, sceptique.

Jack ne voulait pas braquer la brune mais à présent, il restait méfiant. Il devait être un peu égoïste et penser à se protéger lui. Maintenant qu'ils en étaient arrivés à ce constat cela avait forcément une incidence sur le futur. L'inspecteur n'attendait pas de promesse de sa part, il ne lui en demandait pas tant, il voulait simplement savoir à quoi s'en tenir, quoi de plus normal après ce qu'il s'était passé ?

Emmelyn leva les yeux au ciel. Il ne lui ferait pas croire qu’il ne respectait pas les procédures. Il ne serait pas inspecteur si tel était le cas. Mais elle n’en dit rien. Il aurait trouvé une autre réponse tout aussi convaincante. Elle se mordit la lèvre. Il ne la laisserait pas s’en tirer si facilement. Quelque part, il avait bien raison et elle aimait assez l’idée. Ce n’était pas un quelque masochisme, bien au contraire. Elle avait envie de croire qu’il se souciait assez d’elle pour être remonté parce qu’elle l’avait dédaigné. Au bas mot. Elle avait fait plus que cela mais passons. « Non, je… » Emmelyn secoua la tête. « Tu es dur. Je ne suis pas le seul médecin dans ces urgences, j’aurais parfaitement pu me défiler. J’y ai pensé. Mais je ne l’ai pas fait. » Sans doute parce qu’elle était trop inquiète pour cela. Elle faisait confiance à ses collègues mais… Quand il s’agissait de Jack, il n’y avait plus ni confiance ni compétence ni quoi que ce soit. Emmelyn n’était pas capable d’être rationnelle quand cela le concernait et elle en avait parfaitement conscience. « Je ne vais pas fuir cette fois ci. Je ne pensais pas être le genre de femmes qui se marient et qui a des enfants. Je ne songeais même pas à une quelconque relation suivie. Ma carrière avant tout. Je ne peux plus vraiment dire que c’est encore le cas. J’arrive à ne pas penser que tu es toute la sainte journée dans les rues des coins les plus famés de Chicago, à risquer de te faire tuer. Je sais que ça peut arriver, j’y ai été confrontée. Mais quand j’entends parler de fusillade, de flics pris à parti ou je ne sais quoi d’autre… » Elle mourrait d’angoisse et elle n’était pas certaine de pouvoir supporter cela toute sa vie. Outre le fait qu’elle avait peur de s’engager dans une relation avec lui. Elle n’aurait su dire quelle raison était la vraie. Elle soupira. « Tu as le droit d’être en colère, de m’en vouloir, de me détester même. A chaque fois que tu viens, je me hais parce que je te fuis au lieu de t’affronter. Et à chaque fois, je me dis que quand tu reviendras, je ne fuirais pas. Ce que je n’ai jamais fait, bien entendu. Je ne sais pas ce qui ne tourne pas rond chez moi… » Elle se leva, vérifiant sa perfusion, fuyant son regard. Elle ne savait plus quoi dire de plus. Elle n’avait rien à dire de plus, en réalité. Jack ne lui pardonnerait sans doute pas, elle avait probablement tué sa fierté et son amour propre pour rien. Pour la gloire, l’honnêteté. Rien d’utile ou vital, en bref. « Tu devrais essayer de dormir. Vraiment. » Même si elle-même n’en ferait rien. Elle veillerait sur lui. Il était peu probable que l’état du jeune homme ne s’aggrave, mais il était bien entendu hors de question qu’elle prenne un tel risque. Emmelyn se rassit sur le tabouret, vérifiant qu’elle n’avait pas fait d’erreur sur le dossier de Jack, faute de trouver mieux pour éviter le regard azur du policier.

membre Ҩ

(c) productofacreature & meangameofpoliticalchess

Il y a des ombres dans " je t'aime "
Pas que de l'amour, pas que ça
Des traces de temps qui traînent
Y'a du contrat dans ces mots là
(c)Jean-Jacques Goldman

Jack se fit silencieux tout le temps que durèrent les justifications ou tentatives d'explications d'Emmelyn. Quelque part cela lui faisait du bien d'entendre ces mots. Il n'avait pas tout à fait vu faux et c'était quelque part assez rassurant. Le policier ne comprenait cependant pas pourquoi le médecin s'était fait un film à leur propos. Leur histoire n'avait pas tellement connu d'évolution. Un baiser enflammé, quelques paroles, mais rien de plus. Jack avait des sentiments pour Emmelyn, du moins ce qu'il ressentait pour elle pouvait s'apparenter à un début de quelque chose de sérieux mais il n'avait pas non plus l'intention de brusquer les choses. Pourquoi leur relation était-elle vouée à la réussite ? Il n'en savait rien. Parfois, on a le sentiment que tout va bien se passer et après quelques mois on se rend compte que cela ne peut pas fonctionner.

JACK"Dormir ? Pourquoi faire ?" rétorqua-t-il avec un sourire charmeur à la nouvelle tentative d'évasion d'Emmelyn.

Fort heureusement pour lui, la brune ne connaissait pas encore très bien Jack pour savoir qu'il était insomniaque et que pour qu'il s'endorme il lui faudrait bien plus qu'un petit coup sur la tête et une supplication. Jack se tut et réfléchit à comment il pourrait aborder ce qu'il avait en tête sans qu'Emmelyn ne se méprenne sur ses intentions. Il y avait la manière frontale et directe, mais il se disait qu'il aurait besoin de tact s'il voulait avoir un futur éventuelle avec la belle.

JACK"Tu sais, je crois que tu te fais beaucoup d'idées à mon sujet Emmelyn. Je n'envisage pas de te passer la bague au doigt demain ni après-demain. Finalement, on ne se connaît pas tant que ça et peut-être que ça ne marchera pas entre nous. Mais on ne peut pas non plus savoir pour le contraire si on n'essaie pas. Pourquoi tout de suite t'imaginer que du jour au lendemain ta vie va changer à cause de moi ?"

L'inspecteur parlait d'une voix calme et posée, bien loin de son attitude effrontée habituelle. Il y avait un temps pour tout.

JACK"Tu ne m'as même pas laissé le loisir de t'inviter à aller boire un verre ou deux de trop "

Quant à son métier, Jack se refusait de rassurer Emmelyn. Pourquoi faire ? Elle connaissait la vérité et il aurait été un bien piètre officier de police pour affirmer le contraire. Être inspecteur de police comporte des risques, il y a des morts chaque année mais Jack ne changerait de boulot pour rien au monde. Il aimait ce qu'il faisait et si cela pouvait aider à nettoyer un peu les rues de la vermine de ce bas monde ce n'était que du bénéfice.

« Parce qu’un être absolument délicieux a pris ta tête pour un punching ball peut être ? » répondit elle du tac au tac. Mais elle avait su dès le départ qu’il serait dur de le faire se reposer. Elle n’en avait même pas vraiment eu l’espoir. Elle ne savait que trop bien ce qu’était l’entêtement. Elle était elle-même très têtue. Elle pouvait au moins se dire qu’elle avait essayé. La jeune femme le regarda, l’écoutant parler avec un calme qui lui ressemblait tout à fait. Jack ne semblait jamais capable de s’énerver, faisant presque toujours preuve d’ironie, entre autres. « Je… » Emmelyn eut un petit rire. « Le simple fait de… Penser à toi de cette façon change ma vie. Radicalement. Je n’ai jamais vraiment voulu me… Caser, si on peut dire les choses ainsi. Je sais parfaitement que je vois trop loin dans le temps mais… » Mais elle n’arriva pas à lui dire qu’elle ne voyait que cela avec lui. Quelque chose qui durerait bien plus que tout ce qu’elle avait connu jusqu’à présent. Il était le premier qui lui en donne envie. « Un verre ou deux ? » Emmelyn rit franchement cette fois. « Parce que tu penses vraiment que deux verres suffiront ? » lâcha t’elle, quelque peu narquoise. « Je m’attendais à une invitation au restaurant mais je me contenterais de cela. » répondit elle. En réalité, cette simple petite invitation avait franchement accéléré les battements de son cœur. Elle n’imaginait même plus avoir une quelconque chance d’un tel rendez vous. La jeune femme lui prit la main. Elle était chaude. Forcément. Et un peu rugueuse. Elle n’était pas vraiment surprise par cela. Elle ne savait pas franchement à quoi s’attendre, en réalité. Jack était là, devant elle, sur ce brancard, et ça aurait pu être franchement pire. Elle n’était pourtant pas totalement rassurée. Elle ne le serait jamais réellement désormais. Mais ce n’était pas ainsi que l’on vivait. En passant sa vie à s’inquiéter. Ça ne changerait rien, de toute façon. Il risquerait tout de même sa vie, chaque jour, et elle aurait été mal placée de lui demander de mettre sa vocation de côté. Elle-même ne se voyait pas faire autre chose qu’être médecin. « Je te dirais bien encore une fois de dormir mais j’imagine bien que tu vas refuser. Encore. » dit elle en souriant, sans réellement attendre une réponse de sa part. « Je suppose que ça signifie que je vais devoir moi-même te surveiller toute la nuit. » rajouta t’elle avec un petit sourire malicieux.

**❝Contenu sponsorisé❞**