“ feel so close ”

gareth armstrong & rose g. winchester

« Je sors » Sans attendre la moindre réponse de son colocataire improvisé, la jeune blondinette quitta l’appartement d’Andy. Elle vivait dans cet appartement depuis un moment déjà, un trop long moment sans doute aux yeux du jeune homme qui devait sans aucun doute être las du comportement plus que puéril de la jeune femme. Elle se rendait à peine compte de tout ce qu’elle faisait de travers. Elle avait vu la totalité de sa vie, de ses rêves et de ses espoirs lui glisser entre les doigts si bien que maintenant, elle ne savait plus quoi faire pour remonter le pente. Finalement, elle ne faisait que précipiter un peu plus sa chute jour après jour comme une inconsciente. Elle avait perdu son mari et avec lui, tous les rêves d’amour qu’elle avait pu construire jour après jour, dans le divorce, elle allait sans doute perdre le soutient de ses parents, eux qui se rangeaient forcément du côté de leur gendre si parfait à leurs yeux. Qu’importait qu’il ait levé la main sur elle, pour eux, elle l’aurait sans doute mérité, elle et le bébé qu’elle portait qui venait gâcher aussi bien les plans de son époux que ceux de ses propres parents. Elle était en tord dans cette histoire de toute évidence, même si c’était stupide, parce que ce bébé, elle ne l’avait de toute évidence pas fait toute seule, elle n’était pas la vierge marie et ça, personne ne semblait être à même de l’admettre. Il n’y avait que trop peu de personne qui voulaient bien la soutenir encore dans cette histoire. Il n’y avait sans doute qu’Andy et encore, s’il décidait de la laisser tomber, elle ne serait guère surprise. Elle n’arrivait malheureusement pas à se reprendre en mains. Elle n’arrivait pas à prêter attention aux conséquences de ses actes. Elle risquait de perdre son boulot à force d’arriver en retard à cause de ses trop nombreuses cuites et si elle le perdait, que pourrait-elle faire de sa vie ? Vendre des sandwich dans un fast-food du coin ? Aucun doute, ce serait encore mieux que la pauvre secrétaire obligée de faire des photocopies et de servir des cafés à longueur de journée. Bien sûr, il lui arrivait de redouter de se faire virer de son boulot ou de se faire virer de chez Andy, rares moment de lucidités dans sa vie qui n’était que trop floue à présents. Ces instants où elle avait conscience de ses erreurs ne suffisait malheureusement pas à rebrousser chemin et à passer une soirée au calme, loin de l’alcool coulant à flot. C’est pourquoi ce soir là, comme tant d’autre soir, elle avait enfilé une robe, assez large pour cacher les formes naissantes d’un ventre qui commençait à s’arrondir, des talons hauts, et son sac à main sur l’épaule, elle était bien rapidement sortie de l’appartement, comme pour être sûre qu’Andy ne chercherait pas à la rattraper.

Elle attrapa le premier taxi qu’elle pu intercepter afin qu’il la conduise au bar dans lequel elle avait l’habitude d’aller noyer son chagrin et les problèmes d’une vie qui devenait jour après jour un peu plus difficile à supporter. C’était le comble pour une fille à qui tout réussissait à une époque. Elle se souvenait d’avoir obtenu des trophées, des médailles, d’avoir dirigé l’équipe de cheerleader du lycée, le journal également et puis elle avait été élue reine du bal de promo. À cette époque, elle pouvait tout avoir en un claquement de doigts et voilà qu’aujourd’hui elle était réduite à boire plus que de raison dans le seul but d’oublier que tout ça, ce n’étaient plus que de vieux souvenirs devenant toujours plus poussiéreux, un passé sur lequel elle ne pouvait malheureusement plus revenir. Finalement, elle ne pouvait plus que le regretter sans jamais qu’il ne daigne revenir. Idiote qu’elle était de ne pas avoir écouté Andy avant d’épouser cet homme qui avait ruiné toute sa vie. Pourquoi fallait-elle qu’elle soit aussi débile que ça ? Pauvre fille persuadée que son ex jouait les jaloux en lui disant qu’elle faisait une erreur en épousant son nouveau petit ami, celui qu’elle fréquentait que depuis trois mois à l’époque et qu’elle voyait comme le prince charmant. Si elle l’avait écouté elle ne serait pas là en train de s’apitoyer sur son sort, à ce poser mille et une question quant à l’avenir d’un bébé qui n’aurait même pas du exister. Si seulement elle l’avait écouté. Avec des si, on pourrait refaire le monde, ça ne faisait aucun doute, seulement on pouvait en prononcer autant que l’on voudrait, ils restaient toujours à l’état d’hypothèses, de souhaits formulés qui ne se réaliseront jamais. C’est avec un soupire que la jeune femme accompagna cette pensée tout en fixant la ville de Chicago qui défilait devant ses yeux au fur et à mesure que le taxi faisait son chemin jusqu’au bar devant lequel il la déposa. Elle fixa l’entrée du bar quelques instants, comme prise d’un léger instant de conscience lui dictant qu’entrer encore dans ce maudit bar serait une belle erreur. Pourtant comme tous les soirs d’avant et sûrement comme les suivant, Rose n’écouta pas cette sage conscience qui s’était imposée à elle. Plutôt que de rebrousser chemin elle rentra dans ce maudit bar dans lequel elle passerait sans doute toute sa soirée à se plaindre à qui voudrait bien l’écouter sans même s’en souvenir le lendemain matin.

Elle pénétra dans le bar dans lequel les ivrognes du coins ou autres buveurs plus occasionnel étaient déjà installés. Elle prit place au bar sans vraiment faire attention aux personnes à côté de qui elle avait bien plus s’asseoir. Elle n’adressa qu’un simple sourire au barman qui compris sans même poser de question ce qu’il devait lui servir. Il avait l’habitude à force qu’elle vienne encore et toujours dans ce même bar. Son verre devant elle, elle poussa un léger soupire avant d’entamer une première gorgée. Laissant le liquide contaminer ses veines dans une douce et agréable sensation de chaleur. Elle regarda enfin autour d’elle comme cherchant du regard quelqu’un qu’elle connaitrait. À force de faire la tournée des bars, elle finissait par reconnaitre quelques visages, ceux qu’elle ne finissait pas par oublier dès le lendemain. Tournant la tête vers les gens au bar, elle aperçu un visage familier à quelque tabouret de là où elle était installée , elle fronça légèrement les sourcils. Lui, elle jurerait de l’avoir déjà vu quelque part. c’était un ami d’Andy à qui elle avait déjà eu à faire. Pour ce qu’elle avait retenu de lui, là où sa mémoire ne restait pas entachée de trous béants, c’était un mec sympa. Elle avala le reste de son verre rapidement avant de se lever pour le rejoindre. Un sourire sur les lèvres, elle s’installa à ses côtés. « Bonsoir Gareth. Comment ça va ? Ça faisait un moment que je n’avais pas croisé un visage familier dans ce bar. » Ou alors, elle ne s’en souvenait tout simplement pas, après tout il y avait des soirées après lesquelles elle se réveillait sans en garder le moindre souvenirs. Ça aurait du l’inquiéter sans doute, pourtant elle n’y prêtait pas attention, à quoi bon, ça ne l’aiderait de toute façon pas à régler ses trop nombreux problèmes. Elle adressa un léger signe de tête au barman, lui indiquant ainsi qu’elle voulait un second verre, toujours sans qu’elle eu besoin de prononcé le moindre mot, il lui apporta sa commande. L’avantage de trop fréquenté un même bar, c’était ça, au moins maintenant les barmans savaient ce qu’elle voulait tout comme ils pensaient à lui appeler un taxi quand elle ne tenait plus sur ses pieds.

Encore une journée trop longue. Il aimait son travail mais parfois, souvent en réalité, il était incapable d’en sortir avant d’avoir fini ce qu’il faisait. Comme ce soir là. Il devait absolument finir cette proposition, et la maquette en 3D qui allait avec, pour une grande entreprise qui le payait extrêmement bien pour cela. Néanmoins, il restait un être humain et il avait grandement besoin de s’aérer, de se changer les idées, de voir autre chose que… Ses plans, son ordinateur et tout ce qui allait de pair. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Il était bien trop tard pour qu’il puisse encore réaliser quoi ce soit de cohérent. Il quitta la partie de sa maison qui lui servait de bureau et d’atelier, pour rejoindre la partie de vie, la plus grande. Il avait tout refait dans la maison que lui avait légué son vieil oncle, ou presque. Il semblait que le vieux fou aimait tout ce qui était délabré. Sans être en ruines, la maison n’était pas exactement au gout du jour, que ce soit au niveau décoration ou tuyauterie and co. Il avait pallié à tout cela et il était donc en possession d’une très agréable et spacieuse maison. Il fonça vers la salle de bain du rez de chaussée, prenant une longue douche, qui délassa les muscles de son dos. Il s’habilla simplement et se dirigea vers un bar du centre ville. Il n’avait pas réellement de bar attitré ou qu’il préférait plus qu’un autre. Il allait différemment selon ses envies et sans suite logique. Il pénétra dans le lieu et sourit. Tout un tas de potentielles victimes. Il s’approcha du comptoir et avisa une très jolie rousse. Il n’eut pas besoin de faire quoi que ce soit. D’elle-même, elle s’approcha et lui offrit un verre. Il aimait les femmes entreprenantes. Il ne fallut pas longtemps pour qu’elle pose une main sur sa cuisse, puis se colle à lui. Il ne fallut pas longtemps pour qu’il l’embrasse, avant de finir cul sec son verre, tandis qu’elle en faisait de même avec le énième qu’elle buvait. Il ne fallut pas longtemps pour qu’ils se retrouvent dans une ruelle déserte près du bar, où il avait garé sa voiture. Il ne fallut pas pour qu’elle le plaque contre un mur, n’ayant plus la moindre pudeur quant à qui aurait pu les voir en pleine action. Cependant, contrairement à elle, Gareth n’était pas ivre et il l’entraina dans sa voiture. Ce qui ne calma nullement les ardeurs de la jolie rousse. La voiture fut rapidement embuée, avant d’être secouée par d’impensables soubresauts. Finalement, moins de quarante minutes plus tard, la portière s’ouvrit et deux formes en sortirent. Gareth referma le bouton de son pantalon, tandis que son amante d’à peine une heure se recoiffait. Leurs ébats dans la voiture ne l’avaient pas dessaoulée, mais ce n’était pas vraiment le problème du jeune homme. Elle voulut l’embrasser, mais il secoua la tête, lui murmurant quelques mots avec son sourire charmeur. Il la regarda partir vers la station de métro, avant de retourner à l’intérieur. Il se rassit au bar, croisant le regard amusé du barman. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait. En réalité, l’homme était relativement ravi qu’il ait fait ça à l’extérieur plutôt que dans les toilettes. Il ne prit qu’une Guinness cette fois ci. Ce bar était le seul de Chicago qui en servait une digne de ce nom. Il avait longtemps cru qu’il ne boirait de la vraie Guinness qu’à Dublin, où il avait passé quatre années merveilleuses pour ses études. Il fallait dire que le patron et barman de ce petit bar était un Irlandais pure souche. Et, cela ne s’inventait pas, il s’appelait Mac Guinness. « Je me sens comme à la maison ! » lâcha t’il machinalement après une longue gorgée. Il entendit le rire de son compatriote, avant qu’il ne lui fasse discrètement un signe de tête. Une délicieuse voix féminine s’adressa à lui. Se tournant vers elle, il songea que ladite voix ne lui était pas familière. Ce qui n’était pas le cas de la jolie fleur blonde qui lui faisait face. Comment aurait il pu oublier une aussi belle jeune femme que Rose ? Andy n’avait pas manqué de lui mettre une claque derrière la tête, lui lançant un regard qui en disait long sur ce qu’il lui ferait si elle finissait comme ses très nombreuses conquêtes. Mais Gareth avait une règle d’or, qu’il entendait bien respecter avec la jolie Rose : jamais les ex des amis. Et Andy se trouvait être son meilleur ami. « Bonsoir, Rose. J’aimerais pouvoir en dire, histoire que tu ne me prennes pas pour un alcoolique… Mais je crains que ce ne soit peine perdue, j’imagine bien qu’Andy n’a pas du être tendre avec moi. » lâcha t’il avec un rire. « Santé ! » reprit il en soulevant sa pinte.